ARCAMBAL (Lot)
Enfant, je montais avec mes petits copains vers la "maison brûlée" qui se trouvait sur le chemin au dessus de l'école où officiait Madame Brunet qui était notre institutrice. Ce lieu dont nous ignorions l'histoire, nous impressionnait et nous faisait peur. Inconsciemment nous sentions qu'un drame s'était passé à cet endroit.
L’HISTOIRE DE LA MAISON BRÛLEE
Extraits de « La Dépêche du midi » du 31/10/2011
… « Le 28 juin 1944, la Gestapo investit le café Metges, relais d'information pour les résistants et y arrêtent Esther Lévy qui y travaille. Le même jour, les nazis découvrent au domicile des Lévy, deux maquisards espagnols immédiatement exécutés : Pedro Sanchez Guiteirrez et Francisco Jaime Cruanes Salvador. La famille Lévy, dont la maison est incendiée par les nazis, est aussi très cruellement touchée : Joseph, a été arrêté, détenu à Cahors, sans aucun doute torturé puis exécuté. Le fils, Maurice, âgé de 18 ans, a subi un sort tout aussi terrible que son père. Ramené par ses tortionnaires, le 2 juillet sur les lieux de l'arrestation, après de terribles tortures, il a été fusillé sur place. Il est enterré à Arcambal. Également fusillé le même jour, Gilbert Fréjaville, résistant et maquisard. La rafle a fait d'autres victimes : trois des quatre filles de Joseph Lévy, Esther, Judith et Odette ont été déportées à Ravensbrück. Odette a par la suite été transférée à Bergen-Belsen. Violetta a pu échapper à la déportation par un heureux hasard et grâce à l'aide de Mme Camille Brunet, l'institutrice du village, qui vit encore aujourd'hui à Arcambal. Samedi Odette Lévy n'a pas pleuré. La grand-mère s'est souvenue de la toute jeune fille qu'elle était quand les bêtes immondes ont décidé de s'arrêter à Arcambal : « J'avais 13 ans et évidemment c'est toujours enfoui en moi. Je revois encore la scène. J'ai eu longtemps du mal à en parler, c'était en moi : l'arrestation, les camps, la mort des miens. Je suis, avec Simone Veil, l'une des rares rescapées du camp de Bergen-Belsen. Après avoir vécu tout ça, on est bien obligé de s'accrocher ». A ses côtés, sa fille, Marthe Garmer : « J'ai repris le flambeau et j'ai découvert pas mal de choses, des documents intéressants sur cette histoire. Vous savez, souvent les personnes qui ont vécu l'horreur des camps, n'en parlent pas beaucoup. C'était le cas avec ma mère. Aujourd'hui, pour toute notre famille, c'est une émotion formidable ». 67 ans après, Arcambal a prouvé que le devoir de mémoire, ce n'était pas que dans les livres ou les colloques savants. En touchant la stèle, en haut de cette route qui monte, c'est l'histoire qu'on fait vibrer ».
Mémoire…
La stèle dévoilée, samedi matin, à Arcambal, sur les lieux mêmes du drame, le 28 juin 1944, porte les noms des Résistants et victimes civiles du nazisme durant l'Occupation. Il s'agit de Pedro Sanchez Guiteirrez, Jaime Salvador Cruanes, Maurice Lévy et Gilbert Fréjaville, fusillés. De Joseph Lévy, porté disparu, de René Borie, mort en service commandé et de Esther, Judith et Odette Lévy ainsi que Elise Jouve et Léon Labarrière, tous déportés.
Mémoire…
La stèle dévoilée, samedi matin, à Arcambal, sur les lieux mêmes du drame, le 28 juin 1944, porte les noms des Résistants et victimes civiles du nazisme durant l'Occupation. Il s'agit de Pedro Sanchez Guiteirrez, Jaime Salvador Cruanes, Maurice Lévy et Gilbert Fréjaville, fusillés. De Joseph Lévy, porté disparu, de René Borie, mort en service commandé et de Esther, Judith et Odette Lévy ainsi que Elise Jouve et Léon Labarrière, tous déportés.
Mes remerciements à Monsieur Alain Maas pour l'envoi des photos de la maison brûlée.
Messieurs Christian Verdun et Alain Maas sortent mi-septembre une bande dessinée relatant l'histoire de "la maison brûlée".
"Faire prendre conscience à nos enfants de la réalité de ce qu'est une guerre, c'est une responsabilité qui nous incombe à tous".
Mr Jérome Dietsch - Maire d'Arcambal
(extrait de la préface de la BD)
On ne peut qu'approuver ces propos responsables et pleins de sens.
Témoignage
Ma mère, Marjanna se remaria en 1966 avec Mr Maurice Lagrèze.
Les parents de mon beau-père, Jean et Hélène Lagrèze avaient reçu cette lettre témoignant de leur soutien à des personnes d'origine juive qu'ils avaient momentanément aidés et cachés en 1943.
Monsieur Jean Lagrèze, enseignant, titulaire des palmes académiques, a été maire d'Arcambal de 1947 à 1961.